•  Tigre du Bengal

       Le tigre du Bengale (Panthera tigris tigris), également appelé tigre royal, est le plus répandu des tigres.
    La puissance et la férocité du tigre du Bengale fascinent. Au XVIIIe siècle, le naturaliste Georges de Buffon décrit ainsi le tigre du Bengale:
    « Le tyran brutal ne poursuit qu’un seul but : dépeupler l’univers, pour régner seul au milieu des victimes qu’il égorge ».
    Cette image de tueur est reprise avec Shere Khan, le tigre du Bengale du Livre de la Jungle.
    Son surnom de « mangeur d’hommes » lui a d’ailleurs valu bien des déboires.

     Portrait du tigre du Bengale :

    Le tigre royal a besoin d’un vaste territoire auquel il est fidèle pendant de longues années.


     
     
    Dans les forets humides d’Inde et d’Asie du Sud, le gibier abonde. Notre tigre y occupe un territoire de chasse d’au moins 60 km².
    La femelle se contente d’un territoire de 30 km².

    Le tigre du Bengale est un peu plus petit que le tigre de Sibérie. Le poids maximum pour un mâle est de 300 kg. 

    Tigre royal: Un excellent nageur :

    Le tigre royal adore l’eau et nage remarquablement bien. Il peut même traverser des bras de mer pour atteindre une île au large.

    C’est autour des points d’eau que ses proies viennent s’abreuver. Les points d’eau sont des endroits stratégiques.

    C’est là aussi qu’au plus chaud de la journée, le tigre se désaltère et se baigne pendant des heures.
    Prudent, il entre toujours dans l’eau à reculons. Sa puissance lui permet de chasser ses proies dans l’eau et de les transporter dans sa gueule jusqu’au rivage.
     

     Un environnement diversifié : 

    Le tigre du Bengale vit indifféremment dans les jungles, les forêts humides ou au milieu des vastes étendues marécageuses couvertes de bambous et de roseaux.
    Souffrant de la chaleur, ce prédateur recherche avant tout les points d’eau et les endroits couverts où il peut chasser à l’affût.

     
     

    On le trouve dans différents types de forêts de l’Assam et du Bengale oriental ; également dans les mangroves du Sundarbans et dans certaines parties du Népal.

    Il fréquente également les forêts de l’Himalaya à la limite des neiges.

    C’est une des rares espèces de tigres qui a une petite chance de pouvoir se maintenir dans son habitat naturel. En effet, ce tigre est à l’aise, là où l’homme ne l’est pas c'est-à-dire dans la jungle inextricable ou dans les mangroves marécageuses, infestées de crocodiles et de serpents.
    Malgré la forte poussée démographique du Bengladesh, il est assuré de ne pas être dérangé dans de pareils endroits.

     Le sanctuaire de Sundarbans :
    En 1972, le gouvernement indien a créé des réserves pour tenter de sauvegarder sa population de tigres.
    Le Sundarbans est une région du delta du Gange, constituée de petites îles et de marécages. Sa superficie est de 2 585 km².

    Cette région est protégée car elle abrite, outre le tigre du Bengale, d’autres espèces menacées comme le crocodile marin ou la tortue bâtarde.

    C’est dans ce sanctuaire que le tigre royal a pu conserver sa liberté.

      Technique de chasse :

    Malgré sa corpulence, le tigre du Bengale n’est pas un gros mangeur. En liberté, il ne consomme que 5 à 7 kilos de viande par jour.

    Il chasse à l’affût et reste au milieu des hautes herbes avant de se lancer à l’attaque.

    Super prédateur, le tigre varie ses repas en fonction des opportunités. Sa préférence va vers les herbivores de grandes tailles comme les cerfs sambar. Si ce gibier manque, il se rabat sur de petits mammifères, des oiseaux, des poissons, des batraciens et même des termites.

    C’est un chasseur opportuniste qui s’attaque en priorité aux animaux malades ou affaiblis. Il ne poursuit jamais sa proie au-delà de 500 m. Il préfère économiser ses forces pour des proies moins rapides.

    C’est pourquoi, son taux de réussite est très faible : 1% à 3% environ de ses tentatives réussissent.

    Pourtant les armes ne lui manquent pas : ses canines mesurent 7,5 cm de long. De plus, ses bonds sont incroyables. Il peut franchir un fossé de 10 m de large.

    Dès que le tigre a repéré une proie, il s’approche discrètement, en rampant, la tête rentrée dans les épaules.
    D’un bond formidable, le tigre fond sur sa proie. 250 kg s’abattent sur le dos de la victime. Les griffes et les canines lacèrent la nuque.
    Plaquée au sol, la proie est rapidement égorgée. La pression est maintenue jusqu’au dernier souffle de l’animal mis à mort.

    Si la proie n’est pas trop grosse, le tigre ramène violemment la tête de sa victime vers l’arrière et lui brise d’un coup sec les vertèbres cervical.

                                                       

    En principe, le tigre chasse en solitaire. Cependant, on a pu observer des alliances pour chasser de grosses proies comme les éléphants.
    Dans ce cas là, les tigres s’en prennent plutôt à un jeune. Ils le neutralisent en lui coupant les jarrets. Puis, ils renversent l’animal sur le sol en lui donnant de puissants coups de pattes. Ils l’achèvent d’une morsure à la gorge ou à la nuque.

    Le tigre dévore rarement sa proie à l’endroit où il l’a tué. Il préfère traîner l’animal dans un endroit sûr.
    Il peut avaler jusqu’à 30 kg de viande en un seul repas. Si la proie est trop importante, il l’a recouvre de feuilles ou la plonge dans l’eau.
    Malgré toutes ses précautions, les charognards rodent. Il peut facilement se débarrasser des petits charognards, par contre, face à un crocodile, ses efforts sont vains.

    La reproduction :

    La reproduction n’est pas liée à une saison mais s’effectue le plus souvent en octobre-novembre et en avril-mai. La femelle est fécondable pendant trois à sept jours. Les mâles sont guidés par les secrétions odorantes qu’elle laisse sur son chemin et par ses feulements.

    Quand deux partenaires se rencontrent, ils font une grimace caractéristique, ouvrent la gueule, retroussent les babines et gardent la langue pendante.

                                                                      

     Puis, les préliminaires ritualisés s’engagent. Ils se poursuivent et se donnent de vigoureux coups de patte. La tigresse frotte ses moustaches contre celles du mâle, pousse des cris rauques et se roule sur le sol.

    Enfin, elle se couche à plat ventre afin que l’accouplement commence. Ce dernier est bref. Dès que le rut est terminé, la femelle chasse son partenaire. Un mâle adulte constitue une menace pour les futurs nouveau-nés.

    Elle élèvera seule ses petits pendant leurs deux premières années.


     

    La gestation dure de 98 à 110 jours. En moyenne, une femelle met au monde 2 petits, jusqu’à 5 maximum. Les jeunes pèsent 1 kg à la naissance et sont aveugles pendant la première semaine. Ils sont sevrés vers 5 ou 6 mois.

    Leur apprentissage commence alors. Les liens affectifs entre la mère et ses petits sont très forts.

    Le jeune pourra se reproduire dès l’âge de 4 ans. Un tigre peut vivre 26 ans mais en liberté, son espérance de vie ne dépasse pas 16 ans.

     Le tigre « mangeur d’hommes » :

    En Inde, dans les années 1920-1930, des tigres ont dévoré des centaines de personnes. Les tigres « mangeurs d’hommes » ne sont pas une légende.
    Ils le deviennent pour plusieurs raisons. La principale cause est bien sûr la disparition de leurs proies de base : les cervidés.
    L’homme devient donc une proie facile ; d’autant plus, que leur territoire a été réduit de 20 fois en à peine 100 ans.

                                                

    Si un tigre s’habitue à la chair humaine, il y prend goût.

    Au 19e siècle, le tigre du Bengale tuait 1 000 indiens chaque année. Ces chiffres ont grandement baissé aujourd’hui du fait d’une population plus réduite. Cependant, ils continuent à sévir dans quelques endroits.

     La protection du Tigre du Bengale :

     Depuis le 16e siècle et jusqu’au milieu du 20e siècle, les nababs et notables indiens chassaient le tigre. Avec l’introduction des armes à feu, ces chasses traditionnelles à dos d’éléphants se transformèrent en véritables massacres.
    En 1938, le maharadjah d’Udaïpur tua des milliers de tigres !

                                                       

    La pharmacopée chinoise a toujours accordé une grande valeur aux organes du tigre. La chasse intensive liée au commerce s’est rajoutée à la déforestation.
    Les paysans indiens, pour protéger leur bétail, tuèrent à l’aide d’appâts empoisonnés, trois fois plus de tigres que les chasseurs.

    Ce carnage dura jusqu’en 1969, date à laquelle le tigre fut inscrit sur la liste rouge des espèces menacées. Quand le gouvernement indien prit conscience de la catastrophe, il ne restait plus que 1 800 tigres à l’état naturel.

     

     

    En 1972, le WWF organisa une grande collecte de fonds baptisée « Opération Tigre ». Grâce à cet apport, 6 000 villages furent déplacés.

    Aujourd’hui, l’Inde dispose de 15 réserves naturelles. Dès 1979, on comptait 2 500 tigres au Bengale ; en 1979 : 4 000. Aujourd’hui, la population s’élève à environ 5 000 individus.

    Classification :

    Règne: Animalia
    Embranchement: Chordata
    Classe: Mammalia
    Ordre: Carnivora
    Sous-ordre: Feliformia
    Famille: Felidae
    Sous-famille: Pantherinae
    Genre: Panthera
    Espèce: Panthera tigris
    Sous-espèce:
    Panthera tigris tigris

     

    Source :  http://www.dinosoria.com/tigre_bengale.htm


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  • Tigre de Sumatra

      Plus petit et à la robe plus rousse que le tigre du Bengale, le tigre de Sumatra (Panthera tigris sumatrae) est en voie d’extinction.
    Bien que protégé dans plusieurs réserves de Sumatra, ce tigre est victime du braconnage. Il ne resterait qu’environ 400 tigres dans le centre et le sud de l’île de Sumatra.
    Comme son nom l’indique, ce tigre est endémique à l’île de Sumatra et il est donc impératif que le gouvernement indonésien prenne des mesures pour éviter sa disparition.

     Le Tigre à la conquête du monde :

    Sumatra étant une île, certains doivent se demander comment le tigre a réussi à coloniser cette partie du monde.

    A l’origine, les tigres vivaient au nord de l’Asie, sous un climat tempéré. Lors des grandes glaciations, il y a environ deux millions d’années, certains migrèrent vers des régions moins froides.
    Les tigres se dispersèrent vers la Mandchourie, la Corée, le Turkestan et les forêts de l’Inde. D’autres tigres poursuivirent leur voyage pour atteindre la Chine, l’Indochine et la péninsule malaise.


    Le tigre est un excellent nageur. Quelques tigres ont rejoint Sumatra à la nage et de là, ils ont peuplé les îles de Java et Bali. Malheureusement, les sous-espèces de Java et Bali sont éteintes.

     Portrait du tigre de Sumatra :

     

    Le tigre de Sumatra mâle pèse de 100 à 140 kg et la femelle de 75 à 110 kg. Il mesure en moyenne 1,40 à 2,50 m . Sa robe est rousse avec des rayures noires assez larges et rapprochées.

    Il possède un genre de crinière qui rend sa tête encore plus large. On le reconnaît facilement à son collier blanc. Le Tigre de Sumatra est le seul tigre à en posséder un.

    Tous les tigres ont besoin d’un vaste territoire pour chasser. A Sumatra, ce territoire est décuplé du fait de la raréfaction des proies.
    Bien que vivant en forêt, il ne monte aux arbres qu’en cas de danger.

    Chaque tigre délimite son territoire en griffant les arbres et en aspergeant d’urine les broussailles. 

     

     C’est surtout autour des points d’eau que le touriste aura la chance d’observer un tigre de Sumatra.
    C’est là que les proies viennent s’abreuver. De plus, le tigre adore se baigner pour lutter contres les fortes chaleurs.

    La résistance du tigre lui permet de franchir de grandes distances à la nage mais il sait également chasser ses proies dans l’eau.
    Le tigre de Sumatra ne dédaigne donc pas à l’occasion quelques poissons, grenouilles ou lézards.

     Le tigre de Sumatra en danger :

     Les tigres de Sumatra sont regroupés en très petit nombre dans des réserves. La réduction des effectifs et le morcellement des territoires a pour conséquence des malformations congénitales et des problèmes de fécondité dus à la consanguinité.

    Le WWF se bat actuellement pour permettre à ce tigre de ne pas disparaître.
    Le braconnage est malheureusement la principale cause de la réduction des effectifs.
     

    Peaux, dents et griffes sont revendues dans différents pays asiatiques. Malheureusement, la pharmacopée chinoise accorde toujours une grande valeur aux organes du tigre.
    Bien que l’on sache parfaitement que tout cela relève du mythe, les tigres continuent à être abattus pour les soi-disant vertus médicinales ou aphrodisiaques que ses organes apportent.

    L’autre menace est l’exploitation des forêts dans des zones où les dernières populations ont trouvé refuge. 

    Pour que patrimoine génétique d’une espèce animale puisse se transmettre sans altérations, une population ne doit pas descendre en dessous des 500 individus.
    Compte tenu du faible effectif de tigres de Sumatra, les zoos ne peuvent plus en prélever. Actuellement, il y a environ 230 tigres de Sumatra en captivité.

    Cependant, il existe un programme européen qui instaure un système d’échanges entre les différents zoos avec comme objectif de préserver les différentes espèces dont le tigre de Sumatra.

    Classification :

    Règne : Animalia
    Embranchement : Chordata
    Classe : Mammalia
    Sous-classe : Theria
    Ordre : Carnivora
    Sous-ordre : Feliformia
    Famille : Felidae
    Sous-famille : Pantherinae
    Genre : Panthera
    Espèce : Panthera tigris
    Sous-espèce :
    Panthera tigris sumatrae

     

    Source :  http://www.dinosoria.com/tigre_sumatra.htm 


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